Miklos et Schmied
Une histoire placée sous le sceau du secret
En 1922, Gustave Miklos, qui travaille le métal repoussé et les émaux, rencontre le graveur et éditeur suisse François-Louis Schmied (1873-1941). De leurs passions artistiques naît une amitié qui durera jusqu’au décès du graveur en 1941. Subjugué par l’univers poétique de Miklos, Schmied propose un accord secret selon lequel Gustave Miklos lui fournira des dessins pour les illustrations des livres édités par Schmied, des projets de reliure, des fontes émaillées et des tableaux. Miklos accepte que l’éditeur les signe de son nom et renonce ainsi à la renommée que son talent aurait pu lui apporter de son vivant.
Les "travaux pour François"
Dans son carnet des « Travaux pour François exécutés depuis l’an 1922 », Gustave Miklos a tenu une comptabilité des commandes que Schmied lui passait. L’artiste dessine des compositions, reliures, titres, faux titres, bandeaux, lettrines, ornements, culs-de-lampe, planches, affiches, fers, menus, bois, invitations, décorations murales, peintures et projets d'œuvres émaillées. Gustave Miklos en tirera certains avantages financiers pour subvenir aux besoins de sa famille en Hongrie, pour financer ses tirages en bronze et jouir d’une vie confortable, mais sans excès.
Une collaboration d'une grande richesse
De leur temps, le secret ne fut jamais révélé. Il fallu attendre le 13 avril 1978 pour que Madame Christiane Garaud-Patkaï, aujourd'hui membre du Comité Gustave Miklos, recueille les confidences de Marie-Louise Miklos sur l'existence d'un important travail de collaboration de 19 années.
Extrait d'une lettre en date du 13 avril 1978 écrite par Marie-Louise Miklos et adressée à Madame Garaud Patkaï, alors étudiante en histoire de l’art :
« […] Pour ce qui est F.L. Schmied et G. Miklos. Il se peut que j’ai tort de m’obstiner à vouloir étaler moi-même au grand jour ce qui déjà n’est plus qu’un secret de polichinelle puisque d’aucuns ne se privent pas de le laisser entendre clairement vous devez le savoir. Le voile fut levé mais pas par moi. Et il est bien certain que la vérité toute crue éclatera après moi. Mais que voulez vous cela est pour moi un véritable cas de conscience. J’en souffre intensément. D’autre part je comprends bien que cela peut entraver votre travail que de ne pouvoir faire état de cette longue période de 19 ans qui furent à coup sûr les années les plus fécondes de Miklos. 19 années durant lesquelles aucune peinture ne porte sa signature. Je me sens incapable encore d’aller au-delà, d’en dire plus. […] ».
Le Comité Gustave Miklos respecte bien évidemment l'amitié sincère et l'estime réciproque que se portaient Miklos et Schmied. La disparition des deux hommes et les années écoulées autorisent à rendre à Gustave Miklos la pleine et entière paternité de son travail. Nous avons dressé un inventaire des œuvres de collaboration et pouvons en certifier la paternité artistique.
Sur la foi des archives en sa possession, le Comité Gustave Miklos encourage les historiens d’art, les institutions et les professionnels de l’art à mentionner la paternité de Gustave Miklos dans leurs textes et fiches d’œuvres signées François-Louis Schmied : "Miklos pour Schmied".
Le Comité Gustave Miklos se tient à leur disposition pour confirmer ces informations.